Prière du lundi 3 avril 2017
par Jean-Philippe
Quoi de plus douloureux que la mort d’un être cher ? Et face à une telle douleur, comment ne pas se sentir seul et abandonné ? Comment ne pas douter de la présence et de l’amour de Dieu ?
L’évangile de ce dimanche se situe justement au sein d’un tel drame, et nous (re)met face aux émotions mais aussi aux doutes que l’on peut ressentir dans ces circonstances.
On comprend bien la douleur de Marthe et Marie ayant perdu leur frère. On comprend aussi leur reproche à Jésus – qui a mis du temps à venir les rejoindre. Que diable fait Dieu face à nous douleurs !
Ne nous trompons pas : notre Dieu n’est pas imperturbable, insensible, à l’abri de toute émotion. Bien au contraire, il est proche de nous et en proie à pleins d’émotions. Derrière toute souffrance humaine, il y a Dieu qui pleure avec nous, qui vit notre vie avec nous.
Ainsi, c’est bien l’émotion de Jésus, et ses larmes, qui se manifeste dans l’évangile de ce dimanche. Cela illustre bien la nature de ce Dieu « incarné » : le côté humain de Jésus dans ses émotions et son humanité envers nous, et son côté divin dans son invitation à la résurrection et la vraie vie dans l’Esprit.
Ce qui m’émeut également dans cet évangile, c’est qu’au milieu de la douleur, on ressent beaucoup de tendresse, d’amitié, de délicatesse et de solidarité autour de Marthe et Marie. Les deux sœurs entre elles d’abord, mais aussi de la part de leur entourage, et bien-sûr de la part de Jésus.
Mais ce qui nous conforte par-dessus tout, c’est Jésus qui ramène Lazare à la vie et qui nous dit : « Je suis la résurrection et la vie […] Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Comprenons donc que Dieu va nous arracher à la mort et nous faire accéder à sa gloire. Il nous fait passer de la mort à la VIE. Nous devons traverser la mort (physique) avec lui, mais il nous promet une vie éternelle avec lui, et il nous invite dès maintenant à vivre dans cette perspective et devenir de grands vivants.
« Délier le, et laisser le aller ». Oui, nous avons à nous libérer de nos nuits, de nos enfermements, et à entrer dans la confiance et l’écoute de son Esprit, à nous ouvrir à la vraie vie.
Alors Seigneur,
Nous te rendons grâce car nous savons que tu es sans cesse présent à nos côtés, en particulier dans les moments d’épreuves intenses.
Augmente en nous la solidarité et l’attention aux autres : qu’avec ton aide, nous sachions nous soutenir mutuellement quand nous sommes dans la douleur d’un deuil, d’une épreuve ou d’un enfermement qui nous empêche de vivre pleinement.
Et donne-nous une foi plus profonde en la Résurrection de Jésus
Amen