Bonsoir,
J'ai vécu cinq ans en banlieue (Alfortville, résidence de l'Abbé Pierre...) après des années en Val de Loire. Arrivant de province (et traversant de très grosses difficultés conjugales ET financières ) j'ai connu la pauvreté de ceux qui doivent pleurer auprès des services sociaux et risquent l'expulsion.
Un constat : les mouvements chrétiens "en vue" (ceux des magazines, et ces communautés nouvelles si photogéniques - je m'autorise à en parler, y ayant vécu - sont terriblement absents, loins des pauvres (exception pour les Points Coeur qui étaient présents à Vitry-s-Seine et des Petits Frères des Pauvres) .
En tout cas le phénomène identitaire (que je ne soupçonnais pas en province) isole, fragilise... Je suis resté songeur en constatant par ex. que la beauté liturgique, apaisante, consolante devenait un luxe réservé aux beaux quartiers. Un ex : les Fraternités Monastiques de Jérusalem (que je fréquentais à Blois) et qui d'après le fondateur doivent être des oasis de prière dans la ville, sont installées dans des lieux superbes (Strasbourg, Vézelay, Mont-St-Michel) St Gervais à Paris (y'a pire) mais rien d'équivalent à ce que font les Franciscains du Bronx : ben oui mes frères, les pauvres c'est moche, souvent sale, et ça n'a pas appris la musique dès 4-5 ans, alors forcément les "beaux bâtiments", belles liturgies, etc... sont hélas réservés aux beaux gosses déjà privilégiés c'est peut être amer mais je sais de quoi je parle ! Cela me choque profondément.
Oui, de nouveaux Abbé Pierre ou Madeleine Delbrel (voisine d'Ivry !) en tout cas des saints généreux sachant franchir la barrière du périph sont ardemment attendus dans l'ancienne zone rouge : qu'on se le dise !