Eh bien, Ursule, tu dois être un des derniers dinosaures à prétendre que l'homosexualité est un choix. Même le Catéchisme précise que ce n'en est pas un ! Et tu fais la confusion entre la question de l'homosexualité acquise / ou innée, et celle du choix, ce qui n'est pas la même problématique.
Si on me posait la question "L'homosexualité est-elle un choix ?" , je répondrais ceci :
Non, l’homosexualité n’est pas un choix.
Mais il nous faut préciser : le mot « homosexualité » est piégé, en ce sens qu’il revêt couramment deux sens : celui d’orientation sexuelle, et celui de pratique sexuelle.
Un comportement, une pratique, dépendent de notre volonté. Certes, notre volonté est parfois entravée bien plus que nous ne le souhaiterions et notre liberté amoindrie, mais le choix et la manière de vivre notre homosexualité – ou non – existent.
Autre chose est l’orientation sexuelle : qu’elle soit hétérosexuelle ou homosexuelle, elle s’impose à nous. Les explications sur son origine font l’objet de débats, mais il est clair qu’il n’y en a pas qu’une seule et qu’on doit parler d’homosexualités au pluriel. Mais d’où qu’elle vienne, la personne qui se découvre homosexuelle n’a pas prise sur elle, hormis dans quelques cas très rares.
Au contraire, cette découverte est la plupart du temps un choc. Comment accepter l’éventualité de ne pas être accepté par sa famille, de devoir porter un masque, de ne pas avoir d’enfants, d’être confronté à des discriminations sociales, et, pour un chrétien qui se veut fidèle à l’enseignement le plus strict de l’Eglise, de ne jamais avoir droit à la tendresse d’un être aimé ? Nul ne saurait choisir cela.
En réalité, ce ne sont pas les personnes homosexuelles qui se posent la question du choix : elles connaissent la réponse. En revanche, elle influence le regard des autres. Dans l’idée de la pleine liberté de choix de l’orientation homosexuelle, des parents feront pression sur leur enfant pour qu’il change, des chrétiens porteront un jugement négatif sur la « moralité » de la personne homosexuelle et lui feront plus ou moins bon accueil, les responsables de jeunes éviteront d’en confier à des personnes homosexuelles pour ne pas « influencer leur choix».
C’est pourquoi l’Eglise a cru bon de préciser clairement dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique : « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présentent des tendances homosexuelles foncières. Ils ne choisissent pas leur condition homosexuelle. » (n°2358)