Prière du lundi 26 septembre 2016
par Jean-Dominique
« L’HOMME RICHE ET LE PAUVRE LAZARE »
Quel contraste saisissant entre l’évangile du dimanche 11 septembre et celui de ce dimanche où la miséricorde du Père ne s’est pas manifestée !
Le père de l’enfant prodigue accueille son fils. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis pas digne d’être appelé ton fils ». Voilà une parole de repentir. Mais le père dit à ses serviteurs « Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez- lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ». Il a tout oublié. Et ils commencèrent à festoyer.
Or, dans la parabole de ce dimanche, c’est tout le contraire. Le riche qui n’a pas de nom – peut-être pour que nous lui prêtions le nôtre- et le pauvre, appelé Lazare, sont des personnages contrastés. Le premier porte des vêtements de luxe, le second est couvert d’ulcères ; le premier fait chaque jour des festins somptueux, le second, aimerait se rassasier de ce qui tombe de sa table. Nourriture, vêtements, santé : leurs expériences humaines sont séparées par un abîme. Pourtant, les deux hommes vivent côte à côte. Couché devant le portail, Lazare est là, tout proche. Le riche connaît son nom, ils se sont croisés souvent, mais sans jamais nouer de relation.
Les deux moururent. Et Jésus nous raconte dans un dialogue étonnant leur rencontre avec Abraham. Le premier Lazare fut emporté par les anges auprès d’Abraham. Le second, l’homme riche, là au séjour des morts, il est en proie à la torture. La conversation s’engage avec Abraham. Elle révèle que le fossé est toujours là, insurmontable : le riche l’a emporté avec lui au séjour des morts.
Alors, je ne comprends plus, je suis scandalisé par la réponse sèche d’Abraham : « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes –c’est-à-dire la Loi- quelqu’un de chez les morts aurait beau venir les trouver, ils se convertiront, dit le riche. Et Abraham de rétorquer quelqu’un pourra bien les ressusciter d’entre les morts. Ils ne seront pas convaincus ». Mais aucune contrition, aucune demande de pardon. Pas même une parole au pauvre qui est là. Seulement la préoccupation égoïste de son monde de riche.
La parabole vient éclairer notre présent : le riche est l’exemple d’une cécité à ne pas suivre. Les distances qui nous séparent des pauvres ne sont pas des fatalités : nous pouvons les réduire.
Alors, dans le premier évangile, il y a le repentir du fils, dans le second, il n’y a aucune parole même pas un soupçon de regret ni humilité de se reconnaître pécheur. Il n’est pas humble mais presque morgueux dans ses réponses à Abraham.
Alors, ne soyons pas scandalisés par cette attitude trop humaine. Et vivons normalement mais avec cette humilité de cœur qui plait à Dieu. Et soyons optimiste, l’image de Lazare qui nous accueillera avec Abraham en est la promesse.
Dominique
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