Communion de prière du lundi 19 juin 2017
Par fr. Hugues
Du pain, du vin, tellement simples et ordinaires,
issus de la générosité première de la terre
autant que de l’art et de l’opiniâtreté du travail des hommes,
devenus ton Corps par la grâce et l’invocation de l’Esprit :
ta Chair livrée pour moi et pour tout homme,
ton Sang versé pour moi et pour tous les hommes,
ce jour, où par pur amour, tu voulus mourir, Agneau innocent, sur la croix.
Tu me les donnes en nourriture,
aujourd’hui et chaque jour, jusqu’à ce que tu reviennes,
comme le pain quotidien, demandé à ton Père,
comme le pain de la route, longue encore où il faut continuer à marcher,
pour me donner ta vie, pour demeurer en moi.
Comment pourrais-je manger ta Chair et boire ton Sang ?
Pour vaincre mon humaine répulsion,
tu me donnes à manger et à boire ce que je crois connaître, parce que je le vois.
Mais en vérité je ne connais pas ce pain, ce vin-là.
C’est toi qui m’apprends à les reconnaître, dans l’éblouissement du partage,
quand, encore, tu fais mine de disparaître, après avoir longuement cheminé, côte-à-côte, pas-à-pas.
Ta Chair est la chair de l’Agneau qu’il faut manger à la hâte,
la Chair du Verbe fait chair,
la Parole de la Vie qui était au commencement,
qui était auprès du Père et est venue jusqu’à nous pour planter sa tente au beau milieu,
que les siens n’ont pas reçue mais que nous avons par grâce accueillie.
Ton Sang est le Sang de l’Agneau qui délivre de la mort,
la douce ivresse de l’Esprit,
mince filet jaillissant de ton flanc transpercé pour devenir le fleuve immense
qui irrigue et désaltère tous les habitants de la Cité de Dieu,
qui lave et purifie le vêtement de notre gloire à venir.
Ta Chair et ton Sang sont la vie-même du Père, le plus intime issu de lui.
Ils sont son amour, unique, entier, sans prix.
Ta Chair vient demeurer dans ma chair,
ton Sang vient se mêler à mon sang,
semences d’amour et de vie impérissables,
non pas comme la semence de l’homme.
Et pourtant, tu viens t’unir à moi dans une étreinte d’amour,
une étreinte si profondément charnelle et si sublimement spirituelle.
Mon Dieu qui t’es fait mon ami,
entraîne-moi dans ton cellier,
que je m’enivre avec délice de la suavité de ce vin qui rend sobre ma joie,
attire-moi encore à ta table,
que je me repaisse à satiété de la mie de ce pain qui toujours plus creuse ma faim.
Mon cœur et ma chair sont un cri vers toi !
Père Hugues